Plusieurs milliers de chrétiens d'Orient et de Parisiens demandent que la France s'engage contre la destruction des chrétiens d'Irak

Paris, 17 h 30 : "nous sommes tous des nazaréens !" 

Le  drapeau des assyro-chaldéens. (photo Koz)

Sous le soleil de juillet, une foule chrétienne face aux politiques :

 

 

Fallait-il donner la parole aux politiques ? D'un côté, c'était s'exposer à des tumultes contredisant le sujet du rassemblement [*]. Mais d'un autre côté, ce fut l'occasion – pour plus de trois mille manifestants – d'entendre des élus les persuader qu'ils allaient agir. On ne tardera pas à mesurer le degré de sincérité de ces députés et sénateurs ; si jamais ils passaient à l'action, leur face à face avec la foule aujourd'hui y serait peut-être pour quelque chose.

Ne retenons que l'essentiel : 

- cette foule, considérable pour un 27 juillet  et largement composée de 25-30 ans (chrétiens d'Orient et catholiques parisiens) ;

- le Notre Père prié en araméen et en français ;

- la vigueur des slogans martelés par plusieurs milliers de voix : « Nous sommes tous des nazaréens !», « Nous sommes tous des chrétiens d'Orient ! », « Non à l'extermination : paix, justice et protection ! »

Puis la cathédrale Notre-Dame bondée comme aux plus grands jours : les fidèles débordaient jusque dans les déambulatoires et les chapelles latérales  – à la stupéfaction des touristes.

______

[*] M. Klugman (PS) représentait Mme Hidalgo à cette manifestation franco-irakienne, en tant que chargé des relations internationales à la mairie. Ce n'était pas illogique. Mais ce personnage est aussi l'avocat des Femen : d'où les huées d'une vingtaine de perturbateurs de droite envoyés dans ce but, et l'irritation de jeunes chrétiennes d'Orient lançant à ceux-ci (j'en suis témoin direct) : « silence, ce n'est pas le jour de parler des Femen ! ». Dix minutes plus tard, en sens inverse, un député UMP s'attirait les cris d'une dizaine de perturbateurs de gauche l'accusant de « récupération »... Ces petits dérapages n'auraient pas eu lieu si le rassemblement avait été réservé à la prière et à la solidarité chrétienne avec les victimes, plutôt que d'ouvrir le micro aux phrases creuses des politiciens. (Se rappeler un précédent : la parade oratoire de l'UMP lors de certaines des Manifs pour tous ; et se rappeler les retournements de veste qui ont suivi : notamment celui de Mme Pécresse). Mais on doit aussi comprendre que les chrétiens d'Orient aient voulu mettre de leur côté une partie de la classe politique française, de gauche et de droite...